« Il faut éclairer l’ignorance qui ne connaît pas, et la pauvreté qui n’a pas le moyen de connaître. »
Cette maxime du créateur du conservatoire des Arts et Métiers n’illustre-t-elle pas le mieux ce musée ?
C’est l’Abbé Grégoire, acquis aux idées de la Révolution qui propose aux députés de la Convention nationale dans son “rapport sur l’établissement d’un conservatoire des arts et métiers” les « moyens de perfectionner l’industrie nationale” . Nous sommes le 10 octobre 1794.
« La création d’un conservatoire pour les arts et métiers, où se réuniront tous les outils et machines nouvelles inventés et perfectionnés, va éveiller la curiosité & l’intérêt, et vous verrez dans tous les genres des progrès très rapides. […] L’expérience seule, en parlant aux yeux, aura droit d’obtenir l’assentiment […]. On y réunira les instruments et les modèles de tous les arts, dont l’objet est de nourrir, vêtir et loger. ” écrit-il.
C’est par l’objet que la transmission du savoir se fait. Quoi de plus démonstratif et incitatif que de pouvoir manipuler les dernières inventions dans une société en plein développement industriel. Dès l’origine, le moyen privilégié de transmettre les connaissances et les savoir-faire est la démonstration.
Au travers des collections (instruments scientifiques, matériaux, constructions, communications, énergie, mécanique, transport), vous pourrez à la fois vous rendre compte des évolutions des techniques au fil des années, mais en comprendre les principes soit en réalisant des manipulations soit en visionnant l’importante documentation à disposition. Il est conseillé de prévoir plusieurs heures pour visiter les nombreuses salles du musée. L’audio guide est fortement conseillé.
Mais au delà de leur innovation technique, vous pourrez découvrir de très beaux objets ou originaux. C’est le cas par exemple de la machine à calculer de Pascal (1642). Il n’avait que 19 ans lorsqu’il créa la première machine à calculer de l’histoire dans le but de faciliter la tâche de son père, commissaire pour l’impôt de haute Normandie. Elle additionnait ou soustrayait en effectuant la retenue !
Ou bien cette armoire en bois grillagée porte-étalons de 20 mesures à huile de 1741 muni de sangles et d’un bon rembourrage. On imagine le pauvre assistant du vérificateur de l’Ancien Régime qui devait porter ce meuble sur son dos. Devant la multitude de mesures en vigueur (veltes, quarts, pintes, chopines,…), le contrôle des mesures des commerçants se faisait à domicile. C’est la Révolution – encore elle qui n’a pas seulement coupé des têtes – qui décidera de la mise en place du système métrique.
Objets surprenant aussi tout comme les séries d’engrenages (fonctionnels oui oui) de J. Schroeder présentés lors de l’exposition universelle de Paris en 1867.
A chacun d’entre vous de trouver dans ce remarquable musée l’objet ou la maquette originale pour réveiller l’ingénieur qui sommeille en vous.