En 1614, Marie de Médicis, voulant rendre hommage à son époux, fait ériger une statue en bronze du Roi Henri IV au bout de l’ile de la cité, derrière la place Dauphine, surplombant le square Vert-Galand. C’est une première car jusque là, de telles représentations de roi étaient limitées aux châteaux et aux cathédrales.
Cette statue fut brisée lors de la Terreur en 1792. Tout symbole de la monarchie devait être éradiqué.
Il ne reste de cette statue qu’une partie de l’intérieur du cheval, une botte, un bras et les deux mains d’Henri IV. Je vous invite à vous représenter la dimension de cette statue d’origine en retrouvant ces vestiges au musée Carnavalet.
C’est Louis XVIII qui fait fabriquer une nouvelle statue équestre, dessinée par le sculpteur François-Frédéric Lemot. La statue sera inaugurée le 25 août 1818.
Mais une rumeur se répand autour de cette nouvelle statue : un ouvrier du fondeur, un certain Balthazar Mesnel, bonapartiste, aurait dissimulé dans le corps de la statue des pamphlets hostiles aux Bourbons et une statue de Bonaparte. Des écrits en font état mais il faudra attendre la restauration de la statue en 2004 pour en savoir plus.
Les restaurateurs mirent fin au mystère. On trouva bien 4 boîtes dans le ventre du cheval. La première contenait une copie du procès verbal de l’inauguration de la statue d’origine de 1614, la liste des membres ayant participé à la souscription, le procès verbal de l’inauguration de la statue et du transport depuis la fonderie du Roule. Dans la deuxième, on trouva deux ouvrages d’économie du Duc de Sully et dans la troisième un ouvrage de Voltaire, en deux volumes : la Henriade. La 4eme boîte renfermait en plus d’un ouvrage d’Hardoin de Péréfixe sur l’histoire du roi, 26 médailles en bronze, platine et argent. Dans la tête du cavalier, dans une petite boîte portant le nom de Mesnel, on découvrit la liste des ouvriers ayant participé à l’usinage de la statue et quelques textes manuscrits probablement antiroyalistes. Toutes ces pièces sont déposées aux Archives Nationales.