Les fenêtres murées

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Lors de vos balades dans Paris, en levant la tête, vous avez certainement remarqué ces fenêtres murées.et vous vous êtes dit : ” Mais quelle idée de dénaturer de la sorte les façades de ces splendides immeubles haussmanniens ?”

Fenêtres murées

Et bien figurez vous que c’est encore une décision gouvernementale qui en est à l’origine, et ce, à l’époque révolutionnaire. L’état a besoin d’argent frais et souhaite mettre en place un impôt sur l’immobilier mais il ne sait comment le déterminer. Il s’inspire de la Windoxw Tax anglaise.
Les propriétaires y sont taxés selon le nombre d’ouvertures et non pas selon la superficie du bien. Nous sommes le 4 frimaire an VII (24 novembre 1798) : l‘impôt sur les portes et fenêtres est né.
Cette taxe vient s’ajouter aux trois autres contributions directes (patente, foncière et immobilière). On surnomma l’ensemble ‘les quatre vieilles”. Une fenêtre était taxée de 20 à 60 centimes selon la ville.
C’est donc pour payer moins d’impôts que les riches bourgeois vont ainsi murer plusieurs fenêtres ou détruire les meneaux qui en partageaient certaines. Cette loi sera accusée d’encourager les logements insalubres à petites ouvertures.

Tiré du Républicain Lorrain 22 octobre 2020 (dessin Régis Hector)

Victor Hugo, dans les misérables fera dire à l’évêque de Digne lors d’un sermon :
« Mes très chers frères, mes bons amis, il y a en France treize cent vingt mille maisons de paysans qui n’ont que trois ouvertures, dix-huit cent dix-sept mille qui ont deux ouvertures, la porte et une fenêtre, et enfin trois cent quarante-six mille cabanes qui n’ont qu’une ouverture, la porte. Et cela, à cause d’une chose qu’on appelle l’impôt des portes et fenêtres. Mettez-moi de pauvres familles, des vieilles femmes, des petits enfants, dans ces logis-là, et voyez les fièvres et les maladies. Hélas ! Dieu donne l’air aux hommes, la loi le leur vend. »
Cet impôt ne sera aboli qu’en 1926.

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