Vous connaissez certainement le Jardin des Plantes pour vous y être promené ou assis sur un banc à admirer les cerisiers en fleurs ou les massifs multicolores. Et pourquoi ne pas déguster un thé à la menthe en mangeant des pâtisseries orientales au salon de thé de la Mosquée de Paris tout près.
Je vous propose de découvrir avant cette dégustation un endroit bien caché. J’avoue être allé de nombreuses fois au Jardin des Plantes sans en connaître l’existence. Désormais c’est mon lieu favori. Il s’agit du Jardin Alpin. Vous tomberez vous aussi sous le charme de ce havre de paix, j’en suis certain.
Il faut vous rendre devant les Grandes Serres et entrer dans le Jardin de l’Ecole de Botanique. Avancez quelques mètres et sur votre gauche vous allez découvrir l’entrée d’un passage souterrain avec des anciennes rails au sol.
A l’origine se dressait ici une Orangerie datant du XVIIIe siècle. Vétuste elle fit démolie en 1910 et l’emplacement servi pour les semis et les travaux des élèves de l’Ecole de Botanique. Le Jardin Alpin y fut aménagé en 1930. En 1959 l’ancienne fosse aux ours de la ménagerie voisine fut annexée et un ruisseau artificiel fut créé. Les jardiniers ont reconstitué l’adret (exposition au sud) et l’ubac (exposition au nord). Ils ont adapté les sols, terres et pierres selon les besoins des diverses plantes.
Le jardin est en contrebas du Jardin des Plantes, en forme de petite vallée, ce qui le protège des canicules, du gel et lui permet de garder l’humidité indispensable à la végétation. Celle de l’ubac bénéficie d’une température constante alors que celle de l’adret est étagée et savamment éclairée, ce qui crée des microclimats propices au développement des plantes alpines. Un bassin aux nymphéas se trouve au milieu du jardin. Quand on observe la diversité des plantes alpines présentées, leur petite taille, on imagine le soin que les jardiniers leur apportent.
Notez que les jardiniers ont aussi la responsabilité depuis 1936 d’un autre jardin alpin, celui de Samoëns, La Jaÿsinia. Cet autre jardin alpin remarquable a été créé par Marie-Louise Cognac-Jaÿ à l’endroit même où, enfant, elle venait faire paître ses chèvres.
Rappelons qu’elle fonda avec son époux le grand magasin La Samaritaine auquel nous consacrons un article. Elle offrit son jardin à sa ville natale en 1906.