La balade des aqueducs du Sud de Paris

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L'aqueduc Médicis alimente désormais le Parc Montsouris

Maintenant que vous en connaissez l’histoire de ces aqueducs dans le précédent article voici l’itinéraire de cette promenade d’Arcueil au Jardin du Luxembourg qui vous permettra de mesurer l’ingéniosité des ces constructeurs qu’ils soient romains, ou au temps de Catherine de Médicis et de celui d’Haussmann.
Tous n’ont utilisé que la simple gravité pour faire parvenir aux parisiens l’eau de source captée à une vingtaine de kilomètres de Paris pour les premiers et à plus de 150 kms pour les travaux de la fin du 19eme siècle.
Cette ballade fait une dizaine de kilomètres mais se réalise en grande majorité dans des espaces dénués de toute circulation automobile. Vous avez la possibilité de télécharger le fichier GPX de l’itinéraire (au format zip donc à dézipper) ou d’en suivre le parcours sur une carte dédiée sous Google Maps en cliquant sur le lien ci-dessous.

> D’Arcueil à la Cité Universitaire

Rendez-vous à la gare RER B d’Arcueil-Cachan. C’est le point de départ de notre balade. Vous la ferez dans le sens de l’eau.
Sortez sur la rue du Docteur Gosselin que vous emprunterez sur votre gauche. L’imposant aqueduc d’Arcueil est déjà devant vous. Prenez la rue du chemin de fer qui descend et vous emmène au creux de la vallée de la Bièvre que l’aqueduc franchissait. Aujourd’hui plus de Bièvre. Elle est enterrée. Poursuivez sur la rue Besson. Sur votre droite vous pourrez observer un vestige d’une arche du premier aqueduc romain. Mais vous pourrez surtout voir le premier niveau repérable par ses ouvertures de l’aqueduc Médicis. C’est sur ces deux premiers aqueducs que prendra appui l’aqueduc dit de la Vanne construit par Belgrand à l’époque des grands travaux d’Haussmann. Construit en pierre meulière, il culmine à plus de 38 mètres de haut. De là où vous vous trouvez il n’est pas facile d’imaginer qu’il est d’une longueur de plus d’un kilomètre pour ses 77 arcades. Faîtes un détour par le château des Arcs adossé aux vestiges romains et à l’aqueduc. Il abrite le conservatoire de Cachan.

Château des Arcs adossé à l’aqueduc

Revenez sur vos pas et empruntez l’escalier du Boulevard Jacques Desbrosses. Notez les ouvertures dans l’aqueduc Médicis. Dotées de volet en bois, elles permettaient l’hiver d’isoler l’aqueduc du froid et de l’aérer en été. Plus haut vous longez un des regards de l’aqueduc Médicis. C’est le regard XIV. Il en existait 27 comme celui-là dotés de mini chutes pour aérer l’eau et d’un bassin pour retenir les impuretés. L’aqueduc amorce un virage et peu à peu disparait sous le sol. Poursuivez sur la rue du 8 mai 1945 et entrez dans le Parc Paul Vaillant Couturier d’où vous pourrez avoir une vue panoramique sur l’aqueduc.

Aqueduc d’Arcueil aves ses 77 arches longues de plus d’une km (photo Wikipédia Alexandre Duret-Lutz )

Quittez le parc par la rue Berthollet à gauche puis l’avenue du Docteur Durand que vous quittez immédiatement à gauche pour la rue du Général de Gaulle. Vous suivez alors jusqu’au quartier de la Vache Noire une voie piétonne au milieu des groupes scolaires. Vous allez retrouver sans le savoir l’aqueduc qui chemine sous vos pieds le long de la promenade des Aqueducs. Les sculptures en inox de  Claude Viseux vous accompagnent. Au bout vous passez sous le boulevard périphérique et entrez dans la cité Universitaire.

Sculpture en inox de Claude Viseux

Avec ses 5 600 lits, la Cité internationale universitaire de Paris est aujourd’hui le plus important lieu d’accueil des étudiants et chercheurs étrangers d’Île-de-France. 141 nationalités différentes s’y côtoyaient en 2009.
Profitez de cet espace paisible et des architectures originales des divers bâtiments.

Cité Internationale Universitaire

> Le parc Montsouris et ses réservoirs.

Si la cité universitaire a été construite sur les anciens terrains des remparts de Paris, de nombreuses carrières existaient : les carrières de Montrouge. C’est sur ces carrières que seront édifiés le parc Montsouris et les réservoirs que nous découvrirons bientôt.
Le parc est créé sous l’impulsion d’Haussmann. Son nom viendrait du nombre important de souris qui occupaient les anciens moulins abandonnés de la Bièvre.

Le lac est artificiel et alimenté par les eaux de la Seine et aujourd’hui par l’aqueduc Médicis qui ne dessert plus la maison des Fontainiers et le parc du Luxembourg comme à son origine.

Tout comme les réservoirs de Montsouris des travaux de soutènement importants eurent lieu de 1867 à 1878.
Quatre carrières furent comblées et le coût de construction du parc avoisina les 1.750.000 francs, une somme considérable pour l’époque. On raconte que peu de jours après l’inauguration le lac se vida à la suite d’une erreur de construction et que son auteur se suicida.
Prenez le temps de déambuler dans le parc voire d’y pique-niquer.
Juste en face du parc, au 11 de la rue Gazan vivait Coluche dans une maison tout en briques.

Ancienne maison de Coluche

Au Nord du Parc, vous découvrirez l’impressionnante butte qui abrite les réservoirs Montsouris. C’est ici que débouchait l’aqueduc Belgrand.
Deux réservoirs superposés qui reposent sur 1800 colonnes elles-mêmes consolidées par 1800 poteaux s’enfonçant dans les anciennes carrières alimentent le 5eme de la consommation en eau potable des parisiens.

Le réservoir Montsouris alimente 20 % en eau potable des parisiens

Savez-vous que pour surveiller la qualité de l’eau, on utilisait jusqu’en 1996 des “truitomètres“, en fait des aquariums remplis de truites. On observait les poissons et en cas de comportement anormal, l’eau était déversée dans les égouts.
Revenez sur vos pas et remontez l’avenue de la Sibelle jusqu’à la rue de l‘Empereur Valentinien. Vous découvrirez alors les vestiges de l’aqueduc romain et dans le Jardin Marie Thérèse Auffret, en face, un regard utilisé par l’aqueduc romain et l’aqueduc Médicis.

Vestiges de l’aqueduc Romain 7, rue de l’Empereur Valentinien

Revenez sur vos pas et remontez l’avenue jusqu’à la rue d’Alésia que vous emprunterez à gauche pour tomber sur l’avenue René Coty.

> La Maison du Fontainier

Poursuivez en direction de la Place Denfert Rochereau.
Peu après la gare RER sur votre gauche, au milieu d’un espace vert clos trône le regard XXV de l’aqueduc Médicis.
Vous arrivez sur la place où se dresse le Lion de Belfort qui regarde en direction de la statue de la Liberté du bout de l‘Ile aux Cygnes (voir l’article sur les îles de Paris) qui, elle, regarde en direction de celle de New York. Vous remarquerez aussi la barrière d’octroi que les contrebandiers traversaient en utilisant la galerie de l’aqueduc Médicis qui passe sous la place.

La statue du Lion de Belfort sur la Place Denfert Rochereau

C’est aussi l’entrée des Catacombes.
Contournez la place et prenez l’avenue Denfert Rochereau jusqu’à la rue Cassini.
Au milieu de la rue vous apercevrez la Maison du Fontainier qui était le lieu d’arrivée de l’aqueduc Médicis.

La maison du Fontanier au bout de l’aqueduc Médicis

Je vous rappelle ses trois bassins : le premier prioritaire, celui du Roi, qui desservait ensuite le Jardin du Luxembourg, le second pour le Clergé et enfin, quand il y avait un débit suffisant, celui destiné à alimenter les fontaines de Paris.
Vous pourrez poursuivre votre balade jusqu’au Jardin du Luxembourg tout proche.

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